Ecclesia de Metensis

Publié le par Alpasyr Meringensis

undefinedJe voue depuis tout petit une admiration sans borne à la cathédrale de Metz. Le gothique est vraiment ce que l'homme a produit de plus extraodinaire en architecture. Je ne vais pas ici retracer l'historique de la cathédrale Saint-Etienne de Metz, des sites plutôt mal faits existent à ce sujet, de même qu'un plagia sur Wikipédia. Autant dire que la cathédrale de Metz, méconnue des Français, continue à être mal traitée dans les publications (à l'exception bien sûr de l'excellent Metz, 2000 ans d'histoire, Editions Serpenoise, 2007, auquel votre humble chancelier a eu l'honneur de collaborer... publicité gratuite). 

L'édification de la cathédrale actuelle s'étend du XIIIe au XVIe siècle. Elle connut ensuite une modification importante au XVIIIe siècle lors du percement par l'architecte Blondel (auteur de la porte Saint-Denis à Paris) d'un portail principal qui n'existait pas sur la façade occidentale. Cet aménagement classique a disparu en 1898, les autorités allemandes de l'époque ayant remplacé cet élément par un nouveau portail néo-gothique. Il faut reconnaître que l'intervention de Blondel n'était pas visuellement des plus heureuses, et que le portail de Tornow de 1898, de belle facture, cadre mieux avec l'édifice. Tornow remania aussi la flèche de la tour de la Mutte et augmenta la déclivité des toitures en rehaussant les pignons. La tour du Chapitre avait quant à elle été achevée au milieu du XIXe siècle.

Avec près de 42 mètres de hauteur sous voûte à la croisée du transept, Saint-Etienne de Metz est la troisième plus haute cathédrale de France derrière Beauvais (48,5 mètres, mais oeuvre inachevée puisque seul le choeur a été construit) et Amiens (42,5 mètres). 

undefinedLa surface des vitraux de la cathédrale de Metz est la plus importante d'Europe. Ils sont de plus de grande qualité ; on trouve des verrières allant du XIIIe au XXe siècle, les plus fameuses étant celles de Valentin Bousch (XVIe siècle) dans le transept Sud. 

La cathédrale de Metz a la particularité d'avoir été construite en réunissant progressivement deux églises primitives : la cathédrale Saint-Etienne et la collégiale Notre-Dame-la-Ronde (à l'avant de la nef), ce qui explique le curieux emplacement des clochers. On notera d'ailleurs que la tour de Mutte est le beffroi municipal de Metz. A ce titre, cette tour appartient à la Ville tandis que le reste de la cathédrale est la propriété de l'Etat. De ce fait, il n'y a aucun lien de maçonnerie entre la cathédrale et la tour de Mutte, de manière que l'une pourrait disparaître sans que l'autre en soit affectée.

undefinedMais si je vous parle de la cathédrale de Metz, c'est pour un détail qui m'a toujours attiré. Sur le chevet (extérieur du choeur, à l'arrière, pour les non-spécialistes), de part et d'autre, on trouve des tourelles d'escalier formant arcs-boutants. Ces tourelles donnent accès à des escaliers extérieurs qui courent sur les rampants des arcs-boutants, à une hauteur vertigineuse, et qui servent à accéder à la toiture et à la corniche qui fait le tour de l'édifice. 

Imaginez-vous, après une ascension dans un étroit escalier en colimaçon, marcher là-haut sur un arc-boutant très raide qui doit faire au mieux un mètre cinquante de large, aidé d'une simple petite rambardounette en métal sur un seul côté. 

Je pense que ça me ferait trop peur pour franchir ce vide entre la tourelle et la cathédrale, mais j'ai envie de voir ça un jour.

Publié dans Coups de coeur

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